Accès direct au contenu

Les voix, les instruments

En plus de la douzaine de chanteurs qui chantent les paroles, les instruments permettent de varier les couleurs de l’ensemble : le luth, les flûtes à bec, le cornet, la harpe, violes de gambe et violon soit doublent les voix ou jouent des pièces instrumentales.

Les partitions des voix comme des instruments se trouvent souvent en parties séparées mais maintenant sont rassemblées pour plus de facilités de lecture. Il y a de quatre à six voix ou même plus avec quatre tessitures principales : soprano - alto - ténor - basse. Souvent la musique occupe l’espace avec l’effet les chœurs multiples qui se répondent et produisent une riche polyphonie de 8 à 40 voix réelles.

La voix ! Du but.

Vous devez savoir que tous les instruments de musique sont moins dignes que la voix humaine. Il faut donc que nous nous efforcions d’apprendre d’après elle et de l’imiter. Tu pourrais objecter : “Comment une telle chose est-elle possible, puisqu’elle produit toutes les paroles ? Par conséquent, je ne crois pas que la flûte soit jamais semblable à la voix humaine.” Et moi je te réponds que, de la même façon qu’un digne et parfait peintre imite toute chose créée par la nature avec la variété des couleurs, ainsi avec tel instrument à vent ou à cordes, tu pourras imiter le langage de la voix humaine. Il est vrai que le peintre, avec ses diverses couleurs, imite les effets de la nature, parce que celle-ci produit diverses couleurs. De même la voix humaine produit une variété de timbres, avec plus ou moins de force et des syllabes diverses. Si le peintre imite les effets de la nature avec ses couleurs, l’instrument imitera le langage de la voix humaine avec l’intensité du souffle, l’attaque de la langue et l’aide des doigts. J’en ai fait l’expérience et j’ai entendu d’autres instrumentistes arriver à faire entendre des paroles grâce à leur jeu, de sorte qu’on pouvait dire qu’il ne manquait à ces instruments que la forme du corps humain comme on dit d’un beau tableau qu’il ne lui manque que le souffle. Vous devez donc tenir pour certain que le but, pour la raison susdite, est de pouvoir imiter la parole.

Sylvestro GANASSI, La Fontegara, 1535.

Couverture, La Fontegara, 1535 de Ganassi

Les instruments à vent :

La famille des flûtes à bec :
Des différentes basses à la sopranino.

Les flûtes à bec

De nombreux auteurs consacrent des ouvrages théoriques à la flûte à bec. Parmi eux, Sylvestro Ganassi qui publie la «Fontegara» à Venise en 1535, véritable méthode pour l’instrument, et ses possibilités d’ornementation virtuose. Le modèle soliste est alors une alto en sol, capable d’attendre un ambitus de 2 octaves et une sixte. La large perce cylindrique, évasée à son extrémité, munie d’une fenêtre peu profonde et d’un canal étroit produit un son aux graves ronds et pleins, aux aigus puissants. Vers 1500, l’instrument est construit en 4 tailles.

Les embouchures (les cuivres)
Les cornets : cornet muet, cornet à bouquin alto et ténor

Les cornets

Association d’une embouchure à cuvette sur un instrument en bois à perce conique dotée de trous de jeu, le cornet réunit des qualités musicales qui le placent au-dessus de tous les vents, propre à tous les emplois, perfection de l’esthétique Renaissance. Éclatant avec les trompettes, doux avec les cordes et les flûtes, il est le plus apte à chanter comme la voix humaine - modèle d’expression recherché par tous les instruments. Il double les voix, les remplace, dialogue avec elles grâce à une imitation parfaite aussi bien de l’articulation consonantique que des couleurs vocaliques de la parole. S’il na pas d’embouchure il devient cornet muet.

Les cordes :

pincées
Le luth, la guitare renaissance

le luth

Issu de l’instrument médiéval le luth de la Renaissance se présente comme suit : une caisse piriforme (formée au moule et assemblée par collage), une table d’épicéa très fine (renforcée de 6 barres) percée d’une rosace, un manche large et court (ligaturé de 8 à 10 frettes chromatiques en boyaux) et un encordage léger tendu par un chevalet fixe (collé sur la table).

Les cordes sont touchées par l’extrémité tendre du bout des doigts.

La guitare se présente comme une petite vihuela, au dos plat ou bombé et au long manche fin tendu de cordes doubles en boyaux

frottées
Le violon et l’alto, les violes de gambes

Les violons

Le terme de violon est mentionné pour la première fois en 1529. Les premiers instruments, construits en trois tailles_: dessus, taille, basse contre, comptent trois cordes. En 1556, Philibert Jambe de Fer indique qu’il ont 4 cordes. Surtout joué en «première position», il dispose d’un ambitus moyen de 3 octaves et 1 quinte. Si l’instrument ressemble à notre violon moderne, sa facture, aussi bien que son jeu diffèrent profondément. Tenu à l’écart des ensembles aristocratiques, c’est d’abord un instrument de plein air, joué par les professionnels pour la danse, où l’on apprécie sa maniabilité et sa sonorité puissante. En Italie d’abord, il devient progressivement populaire et s’associe aux instruments savant, dans les ballets et les fêtes champêtres. François 1er s’attachera des violons pour son Écurie (Orchestre de plein air). Mais c’est au siècle suivant que le violon prendra la place privilégiée qui fera de lui «le roi des instruments».

Les violes de gambe

La viole de gambe possède une caisse légère avec épaules vers le manche et échancrée au milieu. Le dos est à fond plat, anglé vers le haut. La table est percée de 2 ouies en forme de C. Le manche est muni de 7 ou 8 frettes chromatiques en boyaux. Il est surmonté d’un chevillier avec une tête sculptée. La viole a 5 à 7 cordes en boyaux tendues sur un chevalet presque plat.

Son appellation indique qu’on la joue posée sur le genou (pour les petits modèles) ou calée entre les jambes.

Documentation : Les instruments de la Renaissance, Guy Laurent, éd. Fuzeau et wikipédia.org.